vendredi 26 février 2010
Le masque et le comédien !
Nous avons ensuite travaillé sur la notion de tension dramatique. Qu'est ce qui crée l'intensité d'une action sur scène ? Ceci est déjà plus tangible et pourtant j'ai l'impression de ne pas m'être fait comprendre.
Je m'interroge toujours sur la pédagogie théâtrale ! Qu'est ce qu'un jeune cherche en faisant du théâtre, de quoi a-t-il besoin et que puis je lui apporter !
Car il y a une contradiction apparente entre ce qu'il demande en surface et ce dont il a besoin en réalité. Il veut avant tout se montrer, être reconnu comme individu de qualité et pouvoir exprimer des sentiments qui le débordent, pour répondre à son besoin aujourd'hui il a très souvent l'image artificielle que lui donne la télé, l'image d'un vedettariat facile qui serait basé sur la chance.
Or le théâtre est tout autre chose. Comment dés lors faire passer le message que se valoriser a son point de départ dans la connaissance de soi, suivi d'une pratique assidue de l'expression qui utilise le corps. Le corps malléable comme un outil performant dans l'authenticité. J'ai bien vu que certains des participants pressentaient tout cela mais pas tous. Est ce une question d'âge, de maturité, de société ou mon propos n'était-il pas adapté à leur transmettre ce message ? là est la question.
Dans un laps de temps aussi court, je ne peux donner un véritable apprentissage je ne peux que faire toucher du doigt les enjeux du spectacle. Mais est ce une question que se posent les jeunes ?
vendredi 19 février 2010
Un corps sans tête !
Pour Hanjo j'ai réalisé un corps avec tête mais dés les premiers regard le metteur en scène la mise de coté.
Une tête, un visage, une regard cela vous parle au théâtre c'est une image forte. Ici le corps en lui-même avec ses distorsions, ses exagérations, ses démonstrations parle beaucoup et d'emblée le visage, le regard de cette poupée est apparu trop fort, comme un pléonasme qui disait deux fois la même chose. Alors que la béance de son cou ramenait le regard sur ce corps offert, meurtri par l'attente, la démence.Ce corps devenait présence pure. Il n'avait pas besoin d'un regard qui aurait été une preuve de mort par la fixité.
Voilà bien retrouvé ici le paradoxe du masque. Cet objet fixe, donc mort puisque n'ayant pas de mouvement propre, prend une vie "extraordinaire" par le mouvement de l'acteur qui l'anime. Une vie " extraordinaire" s'entend au sens de surnaturelle. Le masque offre donc au spectateur une vision surnaturelle de la vie.
On mesure là la force que cet instrument apporte au spectacle quand il est compris comme tel par celui qui le joue.
Car hélas on le voit parfois jouer comme un accessoire, comme un maquillage figé, il reste alors un morceau de carton-pâte et il vaudrait mieux pour tout le monde qu'il ne fut point là.
lundi 15 février 2010
Hanjo de Mishima
Un texte de théâtre nô moderne écrit par Mishima a été créé par l'équipe de l'espace Paolo Pasolini de Valenciennes l'an dernier sur la scène nationale Le Phénix. J'ai eu la chance de collaborer avec cette équipe autour de Nathalie Lecorre et Philippe Asselin en créant une "poupée" destiné à être Hanako la jeune femme amoureuse qui attend tous les jours sur le quai de la gare l'amant qui lui a donné rendez vous 20 ans plus tôt.
Hanako devait incarné la beauté pure, l'innocence, la sensualité, la sexualité exacerbée et inassouvie en même temps devait apparaître la torture du temps, l'asséchement du corps, la folie.
Nathalie Lecorre comédienne et Gilles Vérieppe danseur ont joué avec cette poupée dans une tension extrème, exacerbée par la musique de Philippe Asselin. Le public assis sur des chaises roulantes se promenait autour de la scène pour multiplier les angles de vue du spectacle. Une expérience rare, la force de celui-ci venant de la tension passant d'un être à l'autre.
Cette semaine l'équipe renouvelée à remis l'ouvrage sur le métier à la Chartreuse de Villeneuve les Avignon. Cette fois la poupée est suspendue au dessus du jeu, mobile dans son immobilité elle est à la fois un miroir du personnage, son ombre, son âme en suspension. Désormais l'image de la mort, du suicide de Mishima plane au dessus du texte. Résultat à voir A Valenciennes en avril et peut être à la Chartreuse.
Affaire si passionnante à suivre...
http://www.jeunetheatreinternational.fr/
vendredi 12 février 2010
L'art ou l'industrie
Cela n'a l'air de rien mais c'est la même chose que ce que j'exprimais hier entre transmission et communication. L'art c'est l'aléatoire manifestation de l'esprit humain qui passe à travers des artistes pour donner des oeuvres, visibles, tangibles, audibles. Ce sont ces œuvres qui créent la société au sens le plus profond .
C'est à ses oeuvres d'art que l'on mesure une civilisation. C'est l'art qui crée le famaux lien social dont on nous rabat les oreilles aujourd'hui. Et cela c'est de la transmission car il y a devant chaque oeuvre un spectateur qui reçoit une émotion et non une information qu'il aura oublié dans la minute qui suit.
Or on n'entend de partout parler d'industrie culturelle, qui se résume à la récupération de l'art par des activités économiques ( un festival est intéressant s'il amène du public dans les hotels , les restaurants...)
Une expo si elle est une image valorisante pour la municipalité. Un concert s'il rehausse l'image de marque d'un pays Etc. Les exemples sont légions Et malheurs aux artistes qui ne remplissent pas d'abord cette fonction. Or la fonction de l'artiste est d'être un transmetteur et les pouvoirs publics sont la non pour l'utiliser à ses fins mais pour le protéger afin qu'il puisse transmettre ce dont il est dépositaire.
Bâillonner l'art avec des oripeaux économiques signe le déclin de la société .
Je vous invite à signer le cri d'alarme de hors Champs
http://www.horschamp.org/spip.php?article3211#sp3211
jeudi 11 février 2010
Masque et transmission des savoirs ?
http://www.deezer.com/listen-796985
lundi 1 février 2010
Ce n'est qu'un début...
L'année 2010 commence bien avec un spectacle sana parole pour les petits en cours de création, dans les affres de l'hiver ; les idées arrivent lentement au gré des insomnies, pour les masques j'en suis à la seconde mouture...
Ce mois de janvier s'est terminé sur un stage à Dieulefit dans cette merveilleuse Drôme provençale. Avec des comédiens de la FNCTA. Tout le monde est parti enchanté avec l'espoir de recommencer ce qui est de bonne augure.
En septembre j'étais revenu en Asie avec des stages de théâtre et de fabrication de masques au Lycée Français de Pékin. le stage des trente élèves de l'option théâtre, mené par Aurore Charles et Jean luc Dubreuil a eu lieu au pied de la grande muraille de Chine Vous pourrez lire quelques impressions d'élèves sur :
http://les-zippocrites.skyrock.com/
Une magnifique rencontre avec la metteeur en scène franco chinoise Chunyan Ning, elle m'a mis en rapport avec le "Nine theater" qui m'a organisé une exposition et un stage pour de jeunes comédiens chinois. La collaboration s'est poursuivie en novembre, j'ai à leur demande créé les maquettes de 6 oiseaux qui devaient s'envoléer entre deux immeuble pendant la nuit du 31 décembre finalement les autorités l'ont jugé dangereux et cela n'a pas eu lieu mais je retourne au Nine Theater en mai prochain pour le festival franco-chinois.
Si vous lisez le chinois : Http://www.ninetheater.com
L'exposition au Nine theater a été mise en place au pied levé, me voici avec le jeune gardien( vous remarquerez que les chinois du nord sont grands.
En mai 2009 les élèves du lycée Français de Singapour ont donné avec mes masques Iphigénie ou le péché des dieux de Michel Azama, mis en scène par Olivier Massis. Vous pouvez suivre cette expérience passionnante et voir des photos sur leur blog :
http://theatrelfs.skyrock.com/7.html
Pour information je n'enseigne pas une technique particulière de théâtre masqué, je propose, par des exercices appropriés, un travail pour la formation de l'acteur.
Le masque oblitère l'image corporelle que l'acteur a de lui-même. Dès lors qu'il chausse le masque il perd ses repaires et doit réapprendre de l'intérieur, l'image qu'il donne à voir.
Le masque sert donc à faire découvrir à l'acteur son propre comportement sur scène et l'amène à prendre conscience de sa présence au théâtre.