Ah Vénus , oui...
Voici récemment qu’un
ami auteur de théâtre vient me voir et me demande de lui créer un masque de la
vénus de Botticelli . heureux que l’on pense à moi pour la création d’un masque
je saute de joie mais assez rapidement je me rend compte que l’affaire n’est
pas si simple. Tout d’abord je constate en comparant cote à cote plusieurs
reproductions du même tableau que l’émotion qui émane du visage de la vénus
n’est pas du tout la même. En fonction de la prise de vue, l’ intensité de la
lumière et le contraste transforme
radicalement l’émotion qui s’en dégage. Je suis frappé de ce que le
dessin étant rigoureusement le même je ne retrouve pas du tout la même sensation simplement parce
que la lumière a changé. Ce sentiment est si fort que j’ai l’impression de deux
personnalités différentes l’une douce et avenante me regarde, l’autre fermée et
hautaine regarde l'infini, perdue dans le lointain.
Comment dés lors
transformer en volume le portrait d’une peinture, d’une image, d'une photo. Non seulement il
s’agit d’une transposition qui demande de créer des espaces qui n’existent pas
( puisqu’un tableau n’a, par définition, qu’une face) mais de plus je ne maitrise pas la lumière qui tombera sur le masque.
Sans oublier que le passage de
deux à trois dimensions transforme la
perception du spectateur. Un tableau s’adresse à l’imagination abstraite
de l’observateur qui doit réinventer une réalité qui n’est que partiellement montrée
tandis que le volume s’adresse à l’émotion suscitée par une sensation palpable
que l’on peut voir dans sa totalité.
Ainsi, si vous voulez
transposer un visage à deux dimensions en volume méfiez vous, la ressemblance
risque fort de ne jamais satisfaire votre commanditaire.