Me voilà de nouveau sur le départ pour la Chine du sud à la recherche de ces fameux théâtres masqués qui disparurent pendant la révolution culturelle et sont censés refaire lentement surface aujourd’hui.
Pour l’instant je regarde avec attention et fébrilité les images du livre que j’ai trouvé lors de mon dernier séjour à Pékin. Ces masques sont de facture rustique je ne dirais pas grossière car la sculpture est très travaillé, le travail de la peinture est plus sommaire. Mais pourquoi ? je ne crois pas à un manque d’habileté du facteur de masque. Les artisans chinois sont depuis bien longtemps capable de perfection et leur connaissance en matière de laque est légendaire.
Bien sûr beaucoup de ces anciens masques ont été endommagés par le temps mais ce n’est pas la seule raison. Ces masques ne sont pas réalistes, ils ont pour la plupart des expressions d’au delà de… et la couleur fait partie d’une magie qui m’échappe, et peut-être qui échappe aussi aux artisans d’aujourd’hui ; j’en veux pour preuve ces masques bien léchés que l’on trouve dans les boutiques pour touristes comme celui-ci reproduit ci dessous.
Nous savons bien que le masque est le représentant du mystère, de l’inconnu, on lui donne donc toutes les formes de l’enfer ou du paradis avec les « trucs » du diable - les yeux qui tournent, la mâchoire qui se décroche - ou la beauté des anges et puis au milieu il y a quelques hommes mal affûtés.
Je me doute trop bien que les cérémonies n’existent plus aujourd’hui, la magie à pris d’autres chemins médiatiques beaucoup moins authentiques.
Mais j’ai le secret espoir de trouver, peut-être dans certaines régions encore très isolées, le rite de passage de la cérémonie d’hier à la représentation d’aujourd’hui.
La suite donc au prochain numéro.
Je profite de mon voyage pour animer un stage de théâtre masqué à Pékin où curieusement pratiquement personne ne connaît l’existence de ces rituels masqués du sud. L’opéra a tout caché de ses origines qui ont pourtant données aussi le Noh et toute la tradition japonaise.