mardi 2 juillet 2013

Les masques pour qui ?

Les masques pour qui pourquoi ?


A l’origine de l’humanité aussi loin que les hommes puisent dans leur histoire le masque est présent dans les mythes fondateurs. C’est un instrument incontournable de la formation des civilisations. Il sert tout d’abord à souder le clan, créer les appartenances à une société donnée puis avec le temps et l’évolution le masque participe à tous les instants important de la vie des hommes.




Le masque est  en rapport avec les dieux, à la fois pont et  lien entre le mystère  insondable et la nature tangible. Il préside à tous les passages : d’initiation, de guérison, de naissance et de mort. Il est la mémoire de la société et en assure la transmission en attendant l’écriture.
Plus tard dans le théâtre antique il est  l’instrument privilégié du lieu social où se joue les problèmes de la société devant les citoyens. Les incite à réfléchir et agir en conséquence. Même s’il n’est plus le dieu vivant sa puissance de fascination reste toujours supérieure à celle d’un acteur humain.
Dans le carnaval médiéval le masque est encore le roi, et s’il n’est plus le mythe, il n’est pas non plus en représentation ; il participe du mythe car le carnaval est un rituel et aussi du théâtre, bien qu’il ne soit pas fait pour les spectateurs car il est un spectacle pour ceux qui n’ont pas la chance d’y prendre part. Le masque de carnaval est avant tout important pour celui qui le porte, il lui assure une impunité relative qui lui permet de transgresser l’interdit et ainsi de renaitre.

Aujourd’hui où sont les masques ?

Les cérémonies primitives encore vivantes en Afrique et en Asie, il y a peu, ne sont plus que des  souvenirs, sujets d’études passionnant pour les anthropologues. Les théâtres de masques classiques grecs et romains ont disparus, le Noh japonais et les théâtres du sud-est asiatique ne sont plus que des pièces de collections, inestimables certes, mais sans contact réel avec la vie d’aujourd’hui.
Alors où est le théâtre de masque du XXIème siècle ?
Dans les années 60 du siècle dernier, le Bread and Puppets avait donné un bel exemple de la force des masques et d’autres metteurs en scène ont essayé de jouer masqué, peu ont su créer une forme de théâtre dont le masque serait de nouveau ce lien privilégié entre le mystère et notre vie de tous les jours.
Pourquoi le masque fait-il aussi peur aux créateurs ?
Affaire à suivre...



Les images illustrant ce message sont tirées du Carnaval de Viviers pour lequel j'ai oeuvré pendant des années. La tête mythique de 3m de haut à été imaginé par des enfants à qui on avaient demandé de dessiner un monstre représentant l'avidité consumériste qui pollue la rivière. Je l'ai réalisé d'après leurs indications. Il a été promené dans les rues de la ville ; dans son ventre une bande son déversait des borborygmes étonnant En fin de carnaval il a été brulé sur le Rhône en grande cérémonie. Les dragons représentaient le peuple (le fleuve, la vie...) qui chassent le monstre.