Les masques pour qui pourquoi ?
A l’origine de l’humanité
aussi loin que les hommes puisent dans leur histoire le masque est présent dans
les mythes fondateurs. C’est un instrument incontournable de la formation des
civilisations. Il sert tout d’abord à souder le clan, créer les appartenances à
une société donnée puis avec le temps et l’évolution le masque participe à tous
les instants important de la vie des hommes.
Le masque est en rapport avec les dieux, à la fois pont
et lien entre le mystère insondable et la nature tangible. Il préside
à tous les passages : d’initiation, de guérison, de naissance et de mort.
Il est la mémoire de la société et en assure la transmission en attendant
l’écriture.
Plus tard dans le théâtre
antique il est l’instrument privilégié
du lieu social où se joue les problèmes de la société devant les citoyens. Les
incite à réfléchir et agir en conséquence. Même s’il n’est plus le dieu vivant
sa puissance de fascination reste toujours supérieure à celle d’un acteur
humain.
Dans le carnaval médiéval le
masque est encore le roi, et s’il n’est plus le mythe, il n’est pas non plus en
représentation ; il participe du mythe car le carnaval est un rituel et
aussi du théâtre, bien qu’il ne soit pas fait pour les spectateurs car il est un
spectacle pour ceux qui n’ont pas la chance d’y prendre part. Le masque de
carnaval est avant tout important pour celui qui le porte, il lui assure une
impunité relative qui lui permet de transgresser l’interdit et ainsi de
renaitre.
Aujourd’hui où sont les masques ?
Les cérémonies primitives
encore vivantes en Afrique et en Asie, il y a peu, ne sont plus que des souvenirs, sujets d’études passionnant pour
les anthropologues. Les théâtres de masques classiques grecs et romains ont
disparus, le Noh japonais et les théâtres du sud-est asiatique ne sont plus que
des pièces de collections, inestimables certes, mais sans contact réel avec la
vie d’aujourd’hui.
Alors où est le théâtre de
masque du XXIème siècle ?
Dans les années 60 du siècle
dernier, le Bread and Puppets avait donné un bel exemple de la force des
masques et d’autres metteurs en scène ont essayé de jouer masqué, peu ont su
créer une forme de théâtre dont le masque serait de nouveau ce lien privilégié entre
le mystère et notre vie de tous les jours.
Affaire à suivre...
Les images illustrant ce message sont tirées du Carnaval de Viviers pour lequel j'ai oeuvré pendant des années. La tête mythique de 3m de haut à été imaginé par des enfants à qui on avaient demandé de dessiner un monstre représentant l'avidité consumériste qui pollue la rivière. Je l'ai réalisé d'après leurs indications. Il a été promené dans les rues de la ville ; dans son ventre une bande son déversait des borborygmes étonnant En fin de carnaval il a été brulé sur le Rhône en grande cérémonie. Les dragons représentaient le peuple (le fleuve, la vie...) qui chassent le monstre.