jeudi 11 février 2010

Masque et transmission des savoirs ?


A-t-on besoin des masques au XXI ième siècle ?


Le masque et le pouvoir

A l’origine le masque est entre autre utilisé dans une multitude de rituels pour asseoir des pouvoirs.
Le masque est donc le mode le plus archaïque de transmission  des codes sociaux et des savoirs ! pourquoi s’y intéresser aujourd’hui alors que nous avons des moyens tellement plus sophistiqués et modernes de communiquer entre êtres humains ?

Là est bien la question. Pendant des millénaires, le masque a été le seul moyen des anciens pour transmettre leurs acquis aux générations futures. Aujourd’hui il est depuis longtemps un instrument caduc et d’ailleurs si peu pratiqué, alors pourquoi à l’ère des ordinateurs encore s’y intéresser ?

Pour cela nous devons comprendre qu’il y a une différence entre communiquer et transmettre. S’il fut un temps où les deux pouvaient se superposer ce n’est plus le cas aujourd’hui. Communiquer, ce fut d’abord une transmission de visu, de bouche à oreille, à cette époque le masque était roi, voire même « dieu ». Les Hommes avaient découvert son incomparable puissance par la force d’impression qu’il opérait sur les individus.

A l'arrivée de l’écrit l'histoire est née permettant le stockage des informations. Dès lors la transmission directe n’était plus la seule possible, on a pu constituer des bibliothèques, qui sont devenues de formidables instruments de transmission et de communication, aujourd’hui, le cinéma, la télévision, internet, le téléphone sont les outils de communication extraordinaires de puissance et d’efficacité, mais sont-ils pour autant des moyens de transmission ?

Communication et transmission

La transmission des savoirs nécessite en plus de la communication des données, leur intégration dans la pensée, leur incorporation dans un savoir-faire utilisable dans la vie. La transmission des connaissances implique une continuité de génération en génération par une chaîne de maître à élèves quand la communication ordonne simplement des connections à sens unique d’un émetteur à un récepteur. Si la logistique de la communication va de plus en plus vite, celle de la transmission ne se comprime pas et nécessite un aller et retour du maître à l’élève, il  lui faut de la lenteur. Cela prend du temps pour entériner un savoir et contrôler son acquisition complète et efficace. La transmission des savoirs ne peut en aucun cas se confondre avec la communication,.
Est ce à dire qu’il faut jeter les moyens rapides de communication ? Bien au contraire et c’est tout là l’intérêt de notre époque. Nous devons inventer les moyens de transmettre avec lenteur la pensée humaine qui est, et restera toujours chair et émotions, en utilisant les moyens de communication à notre service aujourd’hui.
C’est là que le masque, cet instrument éminemment archaïque, peut nous aidez à retrouver dans la spirale effrénée des moyens de communication, le mystère de la vie par la lenteur qu’il impose et l’émotion qu’il suscite.
Le masque agit sur nous, il impressionne en même temps qu’il dévoile une part humaine qui n’était pas visible auparavant. A l’autre bout de la chaîne le numérique, désacralise le savoir en le mettant en totalité à la portée de tous, il ne le transmet pas pour autant,  il faut à l’individu qui veut se l’approprier, un moyen  pour passer de l’information à la constitution d’un savoir faire et un contrôle de la véracité de l’information.
De même qu’il ne suffit pas d’avoir l’huile et l’œuf pour faire la mayonnaise, il est nécessaire de prendre le temps de les incorporer l’un à l’autre avec un instrument qui agite. Le masque agit comme le fouet dans la main du cuisinier pour intégrer à l’individualité l’humanisme des connaissances qui manque à l’information.

Pour vous détendre de ce pavé voici un petit morceau de musique


http://www.deezer.com/listen-796985

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