jeudi 28 octobre 2010

CAT SAISONS



Mon dernier spectacle "CAT SAISONS" pour les tous petits est opérationnel et disponible pour toutes les écoles maternelles et les associations qui le désirent.
De quoi parle-t-il ? des saisons bien sur.
De 3 ans à 6 ans
Joué par un comédien avec masques et accessoires

Histoire sans parole :
Quatre personnages vont venir tour à tour se poser dans une saison. A chacune d’elle est attribuée une image, une musique, une matière et un sentiment.
Avec l’automne, une belle dame disperse les feuilles, c’est la mélancolie, l’eau coule au son des violons ; puis un clown arrive, c’est l’hiver, le vent souffle et l’oiseau : tristesse et rire se mêlent. Mais le printemps ressuscite la terre, le chat joue avec les fleurs sourire et renouveau ? En été l’oiseau danse autour du feu c’est le phénix qui renaît de ses cendres pour un nouvelle vie.

 Une discussion est possible après la représentation sur le cycle des saisons, ce qui change dans la nature ce que l'on mange, si elles sont identiques dans le monde...


Matériel nécessaire (fourni)
Deux supports tiennent un rideau qui se tournent à chaque saison en toile de fond.
Une console audio en arrière de la scène pour brancher un i pod. Cela peut être fourni si vous ne l'avez pas
Deux prises électriques en arrière scène son nécessaire. Pour la lumière nous consulter.
Le noir sans être indispensable est préférable.
Durée
35 minutes
Jauge
pour les séances scolaires entre 60 et 80 enfants permettent une meilleure écoute.
Espace
4m de largeur sur 4m de profondeur (ou plus )
Montage
1h de montage et 30mn de démontage
Prix
350 € la représentation
tarif dégressif pour plusieurs séances. Défraiement à partir de Montélimar (1 personne, 1 voiture)

Contact: 
Claude.roche@numeo.fr ou tel. : 04 75 35 46 03 ou   06 76 33 41 49

mardi 19 octobre 2010

A propos du masque neutre


Il est fréquent d'entendre parler de masque neutre, ou masque blanc. Il est impossible d'atteindre un vraie neutralité car un masque qui serait neutre pour un occidental, ne le sera pas pour un asiatique ou un africain. Nous appelons donc un masque neutre un masque qui a le moins d'expression possible sans regard propre et ne traduit aucun sentiment particulier. La qualité du masque neutre est malgré tout importante pour le jeu. Les masques blancs en plastique du commerce ne donne pas le même rendu pour le spectateur qu'un masque artisanal. Mes masques par leur imperfection donne quelque chose d'humain. On pourrait croire que la surface parfaitement lisse du plastique renverrai à l'universel, il n'en est rien car c'est l'humain qui donne l'émotion et non la perfection technique. Si donc vous souhaitez travaillez avec des masques neutres mieux vaut les faire vous même que les acheter dans les farces et attrapes.

Pourquoi le masque serait-il l'instrument privilégié du travail de l'acteur ?

Parce qu'il neutralise les particularités qui différencient une personne de l'autre et par conséquent il permet d'atteindre plus directement à l'universel.
Aux yeux du spectateur il simplifie la lecture du jeu en gommant tous les sous entendus qu'un être humain normal porte sur sa figure.Pour l'acteur il efface sa subjectivité.

Il peut dés lors ressentir une plage immense de liberté s'ouvrir devant lui, ce qui a pour effet immédiat d'enlever ses inhibitions. j'ai souvent vu des jeunes qui n'osaient pas se lâcher en scène ou qui sur-jouaient par peur, devenir très émouvant grâce à un jeu simple et direct.

Avec le masque neutre l'acteur développe sa présence, il va droit vers son partenaire sans l'interférence des subjectivités.
 


C'est aussi le masque du silence car sous le masque neutre la parole est superflue, l'acteur doit donc trouver un langage qui lui est propre et forcement original puisqu'il n'est pas connu.

L'absence de vision périphérique recentre l'attention sur le corps et les gestes qu'il effectue. L'acteur reprend possession de son mouvement, il en devient conscient alors qu'habituellement il conforme ses gestes à l'idée qu'il se fait de son rôle par pur automatisme.

Ainsi cette expérience de liberté, de découverte de soi et d'un nouveau rapport à l'autre est un moment unique dans la vie d'un acteur.Le masque en général et le neutre en particulier est un formidable stimulateur de l'imaginaire.

jeudi 26 août 2010

Vrais Masques ?

J'ai eu horreur de la rentrée scolaire synonyme d'abandon de la liberté estivale le retour en ville et les jours gris qui s'abattent sur les épaules. Aujourd'hui je me délecte de voir partir les citadins je peux encore jouir des beaux jours devant les montagnes et travailler sous le grand ciel.
Un petit challenge : faire deux demi masques pas -stéréotypés- comedia dell'arte mais avec les yeux ouverts.
Je ne sais si je suis figé dans une dialectique devenue obsolète : du "vrai" masque qui a un regard propre et couvre tout le visage et du faux masque qui n'est qu'une prothèse à l'instar d'une perruque, mais je me pose la question car ces deux objets portent le même nom d'où l'ambiguïté qui se répercute souvent dans les mises en scène que j'ai pu voir.

Cherchons un peu ce qui pourrait justifier masque et faux masques.  Il est vrai que le masque qui couvre entièrement le visage crée de fait un personnage presque autonome, qui existe en soit quelque soit le comédien qui le porte, tandis que le demi masque, qui laisse de surcroît les yeux ouverts, se superpose à un jeu qui peut être radicalement différent d'un comédien à l'autre.  Dans le premier cas nous avons à faire à un personnage précis dans le second un accessoire destiné à renforcer un jeu.
S'il n'est pas légitime d'émettre un jugement de valeur sur l'un ou l'autre de ces objets, il y a lieu
de bien connaître la différence d'utilisation pour chacun d'eux.
Dans tous les cas le masque fascine par le rapport qu'il établi entre un objet fixe et un corps vivant donc mobile. Et ce rapport change bien entendu lorsque le comédien change ce qui nuance le propos précédent sans toutefois l'infirmer.
 Mais par contre le rôle du metteur en scène est primordiale lorsqu'il met en jeu des masque il n'a pas droit à l'erreur. Le masque complet doté d'un regard ne peut s'accorder du jeu psychologique ne notre théâtre classique ou psychologique, il va jouer dans un registre plus rituel, de mystérieux, de légendes ou  un théâtre axé sur l'image (comme la danse). C'est de toute évidence un théâtre qui vient de loin même si à mon avis on peut encore inventer de nos jours énormément dans ce domaine.

Lorsqu'un metteur en scène décide d'utiliser des masques il ne peut en aucun cas diriger ses comédiens comme s'ils jouaient avec leur propres visages car le rapport au corps est changé. La perception du spectateur n'est plus la même.
Il y aurait encore beaucoup à développer sur le sujet...
Le regard existe t il sans les yeux ?
Je suis à votre disposition pour fabriquer vos masques, dialoguer et si vous avez des enfants en maternelles mon spectacle CAT SAISONS est disponible dès le mois d'octobre

samedi 24 juillet 2010

Une si longue absence...

Au mois de mai envolé jusqu'à Beijing j'ai cru pouvoir la bas dans cette lointaine contrée vous faire partager mes aventures orientales mais hélas les brouilles politiques avec notre serveur m'ont privé d'écriture et ce n'est que depuis mon retour que je circule à nouveau sur les touches blanches.

J'ai joué pour les enfants "Cat saisons" je ne peux pas juger de ce que les petites têtes chinoises ont appris de moi seulement leurs sourires, leur babillages, leurs enthousiasmes me fait croire qu'ils ont été touché par quelque chose. La magie des masques fonctionne partout,. De cela j'en était sur mais l'évocation des saisons n'est pas la même que chez nous. Il est vrai que le calendrier lunaire est quelque peu décalé par rapport au nous et ce vaste pays connaît des climats plus diversifiés que ceux de notre hexagone. De ce fait les symboles attachés aux saisons varient j'avais associé l'automne à la rêverie et l'amour, l'hiver à la mort et le rire, le printemps à l'agilité et l'espièglerie et pour l'été le feu et la naissance.
Mais je n'ai pas eu d'autres retour que les yeux qui pétillent et les sourires merveilleux...

mardi 20 juillet 2010

Nouveau Festival d’Alba la Romaine



                 Un festival se doit de créer pendant plusieurs jours un sentiment de communauté d’appartenance à une tribu. C’est cette famille créée par l’ensemble des spectacles qui va donner son caractère, sa couleur au festival. Un festival est par essence rassemblement : rencontre entre des compagnies et une direction artistique, rencontre entre le public et les spectacles et échanges entre spectateurs, dans un lieu privilégié. De ces mélanges naît une magie propre à chaque festival. Chaque ingrédient a son importance, une pierre manque à l’édifice et il s’écroule. Mais s’il faut des voûtes majestueuses, il faut aussi des vasistas. Ainsi les petites formes de l’après-midi ont autant de nécessité que les grands spectacles du soir et c’est à la qualité de l’ensemble que le festival doit sa vie. Encore une fois ces rassemblements ont eu lieu grâce à vous , merci ;

Sur la route fut mon premier spectacle. Pour avoir vu cet homme sur un fil quelques temps avant son accident je peux mesurer le poids de cette remontée des enfers. L’homme de spectacle est un être dont l’ego demande une audience pour vivre et se doit de lutter en permanence contre lui-même pour garder l’admiration du public.

J'ai rencontré Antoine Rigot avant son accident, funambule extraordinaire quand je l'ai vu pour la première fois j'ai été submergé par la force de cet homme tranquille. Il portait chapeau et jouait sur un fil comme une barre fixe. Une poésie d'homme commun émanait de sa personne mais les innovations qu'il apportait à cet art, que je croyais très limité dans la représentation, étaient détonantes. Quelques années plus tard, le plongeon qui l’a cloué au lit, a non seulement casser son corps mais aussi son ambition d’homme de scène.
Alors comment revient-on de cela ?
C’est ce que nous raconte le spectacle « Sur la route » . Cet homme a réapprit à marcher à grand peine, avec chutes successives utilisant simplement cette force de l’ego qui le soutient pour se donner du courage. Il joue lui-même sa chute et le retour à la vie avec l’aide de l’amour.
L’émotion est à son comble dans ce duo avec Sanja Kosonen, doublement sur la corde raide. Car à tout moment on peut basculer dans le mélo, mais la sensibilité et la mise en danger du fil retient notre souffle court.

J'ai rarement été aussi ému par un spectacle. La faiblesse du corps blessé d'un homme unit dans l’amour à la grâce aérienne de la beauté recrée la force d’une nouvelle vie.
C'est le mariage improbable de l'impuissance d'un corps trop lourd à se supporter lui-même avec la légèreté de la funambule qui défie l’apesanteur. L'amour des êtres qui luttent pour combattre à la fois la gravité du corps et de l'âme. Une victoire sur le l’handicap pour l'un et la conquête de la peur du vide pour l'autre. C’est la juxtaposition d’une seule et même lutte pour exister.
Est-il plus grand amour que celui de s’affranchir de ses propres angoisses pour enlever les peurs de l’être aimé ? Gagner l’un par l’autre la lutte incessante vers l’insaisissable perfection. Ce qui nous touche encore un peu plus est de savoir que cette histoire représentée devant nous n'est pas seulement jouée, ce grand corps malade raconte sa propre vie. Je garde cette image d'oiseau aux ailes brisées qui essaie de marcher à tout prix. Ces deux personnages font revivre devant nous leur calvaire d’amour et nous atteignent au plus profond. C'est pour cela que le spectacle vivant existe.

Le Chant du Dindon est à lui seul tout un monde imaginaire que l’on est sur d’avoir déjà vécu, mais où ? dans nos rêves sans doute ! La magie de ce spectacle tient en la restitution intégrale du monde de l’enfance ; les gens évoluent dans leur histoire et, comme le petit qui regarde la table des grands sans très bien comprendre, nous voyons tout, nous devinons tout, fascinés par le spectacle, en apparence ordinaire des hommes et des femmes qui s’aiment, se séduisent et se chamaillent. Tout est dans le « en apparence » . car il s’agit bien de nous montrer des prouesses extraordinaires, voire inimaginables de virtuosité, de souplesse et de force en nous faisant croire que c’est la vie toute simple. Quelle belle métaphore de notre quotidien dont nous avons tant de peine à voir la magie permanente.
La famille Rasposo, (car, même si tout le village est là, c’est avant tout une famille, une tribu) a su par maintes détails faire naître l’atmosphère unique, baroque, insolite et poétique des rêves d’enfants. Rien n’est laissé au hasard, la chaude lumière des alcôves ou des guinguettes de foire, le débardeur du maçon et la robe en plume de la coquette, le mélange des générations, les objets ordinaires, le dindon et les chiens , tout contribuent à distiller la magie dans cette vie de tous les jours. Et je dois le reconnaître, c’est la force du cirque et de son chapiteau de créer ce rassemblement, cette proximité du spectateur projeté dans l’histoire. Il n’y a plus la barrière de la scène, de la langue, de la culture même, car les références ne sont pas d’ordre intellectuel.
Pendant plus de deux heures j’ai entendu le dindon qui pourtant ne chante jamais.


Je ne parlerai pas des petites formes pourtant splendides, désopilantes ou subtiles comme « Comment Wang Fo fut sauvé » mais ce petit bijou a été offert aux enfants tel une perle de littérature et de théâtre, on ne peut que s’en réjouir.
Pour la Balade Circacienne, je suis perplexe car si ce que j’ai vu était magnifique, l’ensemble me semble-t-il est un retour en arrière au temps où les cirques n’avaient pas encore croisé le théâtre. Certes les artistes sont tous excellents dans leur spécialités, mais maintenant que j’ai goûté une forme de cirque plus complexe, plus dramatique, à laquelle les Nouveaux Nez eux-mêmes nous ont habitués, je reste sur ma faim d’un spectacle plus ambitieux.
Je sais qu’ordonner un festival n’est pas une mince affaire et mettre en scène nécessite une disponibilité de temps et d’esprit mais … l’attente est à la hauteur ce que nous avons déjà vu.

ATTENTION car plus vous nous donnez de belles œuvres et plus exigerons…



lundi 10 mai 2010

Plus d'un mois depuis mon dernier message...
J'étais parti dans l'ouest américain faire quelques stages de fabrication de masque, en Oregon, dans un centre culturel d'abord puis dans une école primaire. j'ai été étonné de voir les enfants ( 9-10 ans) produire des formes très proches de l'imagerie celtique que l'on peut voir en Irlande par exemple. Tous les masques présentaient une unité pourtant aucun ne copiait sur l'autre. Cela m'a frappé était-ce la forme la plus simple, la plus accessible à leur main, ou bien une culture commune ? Le sujet vaudrait la peine d'être étudié.

Je viens de terminer les répétitions de mon prochain spectacle masqué "CAT SAISONS", un spectacle sans parole pour les tout petits. Des amis bien avisés m'ont donné leur œil extérieur, pour la première scène ils m'ont dit : "Que je devrais changer de masque car celui que je portais retenait toute l'attention alors que le sujet de la scène se situait ailleurs"
La question de la beauté du masque incessamment se pose. Comment un masque peut-il être trop fort ? J'aurais tendance à dire : "s'il est fort tant mieux", et pourtant le masque est effectivement au service du personnage, d'une histoire et de même qu'un acteur secondaire peut faire de l'ombre au personnage principal et créer un déséquilibre dans la scène, un masque trop présent peut rendre l'histoire incompréhensible en détournant l'attention hors sujet. j'ai donc changer de masque optant pour un plus neutre. Et là un autre œil extérieur me dit :"C'est dommage on perd en sensibilité."  faut-il choisir ? oui ! il le faut, on ne peut pas tout avoir. 
Mais me voilà perplexe. Le masque est bien un objet fascinant en soi, mais certains fascinent plus que d'autres. Et la beauté dans tout ça ? Elle peut contribuer à fasciner mais elle peut aussi rendre le personnage figé, immuable et donc inopérant. C'est pourquoi je me méfie de la beauté d'un masque. Ce n'est pas une sculpture en exposition, il faut avant tout qu'il joue.


Voilà et pour me contredire encore un peu plus me voilà parti pour Pékin avec dans ma valise une vingtaine de masques pour une exposition... Heureusement je vais aussi en faire jouer quelques uns.
Si vous passez par Pékin jusqu'à la fin juin rendez vous au "9 theater" pour cette exposition et bien d'autres rencontres franco chinoises. http://www.ninetheater.com/
 

jeudi 4 mars 2010

Naturel ou culturel ?

Je suis en train de travailler à la confection du Caramantran de Viviers (petite ville d'Ardèche) et que me demande-t-on cette année  ? de faire une planète qui explose sous les coups de l'activité humaine pour la brûler et repenser l'univers pour un monde nouveau ?
Rien de plus sain me direz-vous !
A première vue , oui. et pourtant...
La tradition de Caramantran veut que l'on brule un bonhomme qui représente toutes les opprobres accumulées dans l'année passée, c'est ce que réalise l'hiver avec le froid qui détruit  tous les miasmes accumulés.
C'est donc le développement de l'homme qui prend exemple sur la nature pour lui dicter sa conduite. La conscience collective se centre sur l'épanouissement de la société humaine.
Ceci m'interroge, bien sur je me préoccupe d'écologie, bien sur je prêche pour une nourriture naturelle, mais je me demande si nous n'assistons pas là à un renversement des valeurs. La nature n'est plus le modèle de l'homme, elle est devenue un problème. Ne serait-ce pas  le problème derrière lequel on nous cache l'homme et ses turpitudes.
Comment se fait-il que les média ne s'intéressent plus qu'aux catastrophes naturelles quand la culture de l'homme disparaît de plus en plus des préoccupations politiques ?
(A Copenhague tout le monde était là, pour discuter de ce qu'il faut faire avec cette foutue planète à la conférence de Rome sur la faim dans le monde il y avait peu de pays ! )
Quand aurons nous une conférence internationale sur la sauvegarde des cultures ? Je rêve...
Soyons polémique le carnaval n'est pas anodin et la dérive d'une liesse populaire en défilé de chars stériles, cela ne vous pose pas de questions ! Alors mettons nos masques et nous verrons bien dans quelle société nous sommes !

vendredi 26 février 2010

Le masque et le comédien !

Je viens de terminer un stage avec de jeunes comédiens dromois très motivés. Chacun a sacrifié  deux jours de vacances pour faire du théâtre autrement. A l'aide de divers exercices nous avons exploré ensemble avec des masques neutres le mystère de la présence sur scène. Pourquoi regarde-t-on celui-ci pendant que la personne à coté passe inaperçu ? Vous pensez bien qu'il n'y a pas de recette, cependant il y a toujours des raisons que nous pouvons observer.
Nous avons ensuite travaillé sur la notion de tension dramatique. Qu'est ce qui crée l'intensité d'une action sur scène ? Ceci est déjà plus tangible et pourtant j'ai l'impression de ne pas m'être fait comprendre.

Je m'interroge toujours sur la pédagogie théâtrale ! Qu'est ce qu'un jeune cherche en faisant du théâtre, de quoi a-t-il besoin et que puis je lui apporter !
Car il y a une contradiction apparente entre ce qu'il demande en surface et ce dont il a besoin en réalité. Il veut avant tout se montrer, être reconnu comme individu de qualité et pouvoir exprimer des sentiments qui le débordent, pour répondre à son besoin aujourd'hui il a très souvent l'image artificielle que lui donne la télé, l'image d'un vedettariat facile qui serait basé sur la chance.
Or le théâtre est tout autre chose. Comment dés lors faire passer le message que se valoriser a son point de départ dans la connaissance de soi, suivi d'une pratique assidue  de l'expression qui utilise le corps.  Le corps malléable comme un outil performant dans l'authenticité. J'ai bien vu que certains des participants pressentaient tout cela mais pas tous. Est ce une question d'âge, de maturité, de société ou mon propos n'était-il pas adapté à leur transmettre ce message ? là est la question.
 Dans un laps de temps aussi court, je ne peux donner un véritable apprentissage  je ne peux que  faire toucher du doigt les enjeux du spectacle. Mais est ce une question que se posent les jeunes ?

vendredi 19 février 2010

Un corps sans tête !

Pourquoi un corps sans tête ?
Pour Hanjo j'ai réalisé un corps avec tête mais dés les premiers regard le metteur en scène la mise de coté.
Une tête, un visage, une regard cela vous parle au théâtre c'est une image forte. Ici le corps en lui-même avec ses distorsions, ses exagérations, ses démonstrations parle beaucoup et d'emblée le visage, le regard de cette poupée est apparu trop fort, comme un pléonasme qui disait deux fois la même chose. Alors que la béance de son cou ramenait le regard sur ce corps offert,  meurtri par l'attente, la démence.Ce corps devenait présence pure. Il n'avait pas besoin d'un regard qui aurait été une preuve de mort par la fixité.

 Voilà bien retrouvé ici le paradoxe du masque. Cet objet fixe, donc mort puisque n'ayant pas de mouvement propre, prend une vie "extraordinaire" par le mouvement de l'acteur qui l'anime. Une vie "  extraordinaire" s'entend au sens de surnaturelle. Le masque offre donc au spectateur une vision  surnaturelle de la vie.
On mesure là la force que cet instrument apporte au spectacle quand il est compris comme tel par celui qui le joue.
Car hélas on le voit parfois jouer comme un accessoire, comme un maquillage figé, il reste alors un morceau de carton-pâte et il vaudrait mieux pour tout le monde qu'il ne fut point là.

lundi 15 février 2010

Hanjo de Mishima

Hanjo .
Un texte de théâtre nô moderne écrit par Mishima a été créé par l'équipe de l'espace Paolo Pasolini de Valenciennes l'an dernier  sur la scène nationale Le Phénix. J'ai eu la chance de collaborer avec cette équipe autour de Nathalie Lecorre et Philippe Asselin en créant une "poupée" destiné à être Hanako la jeune femme amoureuse qui attend tous les jours sur le quai de la gare l'amant qui lui a donné rendez vous 20 ans plus tôt.
Hanako devait incarné la beauté pure, l'innocence, la sensualité, la sexualité exacerbée et inassouvie en même temps devait apparaître la torture du temps, l'asséchement du corps, la folie.
Nathalie Lecorre  comédienne et Gilles Vérieppe danseur ont joué avec cette poupée dans une tension extrème, exacerbée par la musique de Philippe Asselin. Le public assis sur des chaises roulantes se promenait autour de la scène pour multiplier les angles de vue du spectacle. Une expérience rare, la force de celui-ci venant de la tension passant d'un être à l'autre.
Cette semaine l'équipe renouvelée à remis l'ouvrage sur le métier à la Chartreuse de Villeneuve les Avignon. Cette fois la poupée est suspendue au dessus du jeu, mobile dans son immobilité elle est à la fois un miroir du personnage, son ombre, son âme en suspension. Désormais l'image de la mort, du suicide de Mishima plane au dessus du texte. Résultat à voir A Valenciennes en avril et peut être à la Chartreuse.
Affaire si passionnante à suivre...

http://www.jeunetheatreinternational.fr/

vendredi 12 février 2010

L'art ou l'industrie

Depuis déjà quelques années je m'insurge contre une dérive qui prend de l'ampleur de jour en jour : la confusion entre l'art et l'industrie culturelle.
Cela n'a l'air de rien mais c'est la même chose que ce que j'exprimais hier entre transmission et communication. L'art c'est l'aléatoire manifestation de l'esprit humain qui passe à travers des artistes pour donner des oeuvres, visibles, tangibles, audibles.  Ce sont ces œuvres qui créent la société au sens le plus profond .
C'est à ses oeuvres d'art que l'on mesure une civilisation. C'est l'art qui crée le famaux lien social dont on nous rabat les oreilles aujourd'hui. Et cela c'est de la transmission car il y a devant chaque oeuvre un spectateur qui reçoit une émotion et non une information qu'il aura oublié dans la minute qui suit.

Or on n'entend de partout parler d'industrie culturelle, qui se résume à  la récupération de l'art par des activités économiques ( un festival est intéressant s'il amène du public dans les hotels , les restaurants...)
Une expo si elle est une image valorisante pour la municipalité. Un concert s'il rehausse l'image de marque d'un pays Etc. Les exemples sont légions Et malheurs aux artistes qui ne remplissent pas d'abord cette fonction. Or la fonction de l'artiste est d'être un transmetteur et les pouvoirs publics sont la non pour l'utiliser à ses fins mais pour le protéger afin qu'il puisse transmettre ce dont il est dépositaire.
Bâillonner l'art avec des oripeaux économiques signe le déclin de la société .

Je vous invite à signer le cri d'alarme de hors Champs  
http://www.horschamp.org/spip.php?article3211#sp3211

jeudi 11 février 2010

Masque et transmission des savoirs ?


A-t-on besoin des masques au XXI ième siècle ?


Le masque et le pouvoir

A l’origine le masque est entre autre utilisé dans une multitude de rituels pour asseoir des pouvoirs.
Le masque est donc le mode le plus archaïque de transmission  des codes sociaux et des savoirs ! pourquoi s’y intéresser aujourd’hui alors que nous avons des moyens tellement plus sophistiqués et modernes de communiquer entre êtres humains ?

Là est bien la question. Pendant des millénaires, le masque a été le seul moyen des anciens pour transmettre leurs acquis aux générations futures. Aujourd’hui il est depuis longtemps un instrument caduc et d’ailleurs si peu pratiqué, alors pourquoi à l’ère des ordinateurs encore s’y intéresser ?

Pour cela nous devons comprendre qu’il y a une différence entre communiquer et transmettre. S’il fut un temps où les deux pouvaient se superposer ce n’est plus le cas aujourd’hui. Communiquer, ce fut d’abord une transmission de visu, de bouche à oreille, à cette époque le masque était roi, voire même « dieu ». Les Hommes avaient découvert son incomparable puissance par la force d’impression qu’il opérait sur les individus.

A l'arrivée de l’écrit l'histoire est née permettant le stockage des informations. Dès lors la transmission directe n’était plus la seule possible, on a pu constituer des bibliothèques, qui sont devenues de formidables instruments de transmission et de communication, aujourd’hui, le cinéma, la télévision, internet, le téléphone sont les outils de communication extraordinaires de puissance et d’efficacité, mais sont-ils pour autant des moyens de transmission ?

Communication et transmission

La transmission des savoirs nécessite en plus de la communication des données, leur intégration dans la pensée, leur incorporation dans un savoir-faire utilisable dans la vie. La transmission des connaissances implique une continuité de génération en génération par une chaîne de maître à élèves quand la communication ordonne simplement des connections à sens unique d’un émetteur à un récepteur. Si la logistique de la communication va de plus en plus vite, celle de la transmission ne se comprime pas et nécessite un aller et retour du maître à l’élève, il  lui faut de la lenteur. Cela prend du temps pour entériner un savoir et contrôler son acquisition complète et efficace. La transmission des savoirs ne peut en aucun cas se confondre avec la communication,.
Est ce à dire qu’il faut jeter les moyens rapides de communication ? Bien au contraire et c’est tout là l’intérêt de notre époque. Nous devons inventer les moyens de transmettre avec lenteur la pensée humaine qui est, et restera toujours chair et émotions, en utilisant les moyens de communication à notre service aujourd’hui.
C’est là que le masque, cet instrument éminemment archaïque, peut nous aidez à retrouver dans la spirale effrénée des moyens de communication, le mystère de la vie par la lenteur qu’il impose et l’émotion qu’il suscite.
Le masque agit sur nous, il impressionne en même temps qu’il dévoile une part humaine qui n’était pas visible auparavant. A l’autre bout de la chaîne le numérique, désacralise le savoir en le mettant en totalité à la portée de tous, il ne le transmet pas pour autant,  il faut à l’individu qui veut se l’approprier, un moyen  pour passer de l’information à la constitution d’un savoir faire et un contrôle de la véracité de l’information.
De même qu’il ne suffit pas d’avoir l’huile et l’œuf pour faire la mayonnaise, il est nécessaire de prendre le temps de les incorporer l’un à l’autre avec un instrument qui agite. Le masque agit comme le fouet dans la main du cuisinier pour intégrer à l’individualité l’humanisme des connaissances qui manque à l’information.

Pour vous détendre de ce pavé voici un petit morceau de musique


http://www.deezer.com/listen-796985

lundi 1 février 2010

Ce n'est qu'un début...






L'année 2010 commence bien avec un spectacle sana parole pour les petits en cours de création, dans les affres de l'hiver ; les idées arrivent lentement au gré des insomnies, pour les masques j'en suis à la seconde mouture...

Ce mois de janvier s'est terminé sur un stage à Dieulefit dans cette merveilleuse Drôme provençale. Avec des comédiens de la FNCTA. Tout le monde est parti enchanté avec l'espoir de recommencer ce qui est de bonne augure.

En septembre j'étais revenu en Asie avec des stages de théâtre et de fabrication de masques au Lycée Français de Pékin. le stage des trente élèves de l'option théâtre, mené par Aurore Charles et Jean luc Dubreuil a eu lieu au pied de la grande muraille de Chine Vous pourrez lire quelques impressions d'élèves sur :

http://les-zippocrites.skyrock.com/

Une magnifique rencontre avec la metteeur en scène franco chinoise Chunyan Ning, elle m'a mis en rapport avec le "Nine theater" qui m'a organisé une exposition et un stage pour de jeunes comédiens chinois. La collaboration s'est poursuivie en novembre, j'ai à leur demande créé les maquettes de 6 oiseaux qui devaient s'envoléer entre deux immeuble pendant la nuit du 31 décembre finalement les autorités l'ont jugé dangereux et cela n'a pas eu lieu mais je retourne au Nine Theater en mai prochain pour le festival franco-chinois.


Si vous lisez le chinois : Http://www.ninetheater.com



L'exposition au Nine theater a été mise en place au pied levé, me voici avec le jeune gardien( vous remarquerez que les chinois du nord sont grands.


En mai 2009 les élèves du lycée Français de Singapour ont donné avec mes masques Iphigénie ou le péché des dieux de Michel Azama, mis en scène par Olivier Massis. Vous pouvez suivre cette expérience passionnante et voir des photos sur leur blog :

http://theatrelfs.skyrock.com/7.html


Pour information je n'enseigne pas une technique particulière de théâtre masqué, je propose, par des exercices appropriés, un travail pour la formation de l'acteur.

Le masque oblitère l'image corporelle que l'acteur a de lui-même. Dès lors qu'il chausse le masque il perd ses repaires et doit réapprendre de l'intérieur, l'image qu'il donne à voir.

Le masque sert donc à faire découvrir à l'acteur son propre comportement sur scène et l'amène à prendre conscience de sa présence au théâtre.