vendredi 4 octobre 2013

Ah Vénus , oui...

Voici récemment qu’un ami auteur de théâtre vient me voir et me demande de lui créer un masque de la vénus de Botticelli . heureux que l’on pense à moi pour la création d’un masque je saute de joie mais assez rapidement je me rend compte que l’affaire n’est pas si simple. Tout d’abord je constate en comparant cote à cote plusieurs reproductions du même tableau que l’émotion qui émane du visage de la vénus n’est pas du tout la même. En fonction de la prise de vue, l’ intensité de la lumière et le contraste transforme  radicalement l’émotion qui s’en dégage. Je suis frappé de ce que le dessin étant rigoureusement le même je ne retrouve pas  du tout la même sensation simplement parce que la lumière a changé. Ce sentiment est si fort que j’ai l’impression de deux personnalités différentes l’une douce et avenante me regarde, l’autre fermée et hautaine  regarde l'infini, perdue dans le lointain.
Comment dés lors transformer en volume le portrait d’une peinture, d’une image, d'une photo. Non seulement il s’agit d’une transposition qui demande de créer des espaces qui n’existent pas ( puisqu’un tableau n’a, par définition, qu’une face) mais de plus je ne maitrise pas la lumière qui tombera sur le masque.
Sans oublier que le passage de deux à trois dimensions  transforme la perception du spectateur. Un tableau s’adresse à l’imagination abstraite  de l’observateur qui doit réinventer une réalité qui n’est que partiellement montrée tandis que le volume s’adresse à l’émotion suscitée par une sensation palpable que l’on peut voir dans sa totalité.
Ainsi, si vous voulez transposer un visage à deux dimensions en volume méfiez vous, la ressemblance risque fort de ne jamais satisfaire votre commanditaire.