vendredi 29 mars 2013

AH -NIMAL...


Mon dernier stage de février en Ardèche portait sur le travail du masque animal.
Pourquoi ramper comme un serpent, sauter comme un cabri ou faire le gros dos comme un chat , caqueter comme une poule?


Nous avons passé l’âge de ces jeux enfantins !
Eh bien non, il y a beaucoup d’avantage à jouer les animaux.
Tout d’abord il libère le corps de l’acteur, le délie et lui donne l’opportunité de se comporter d’une autre manière que les convenances et lui redonne sa liberté d’action. Ainsi la souplesse se développe et la gestuelle trouve de nouveau champs d’exploration.
Mais ce n’est pas tout, indépendamment du fait que l’acteur explore de nouvelles manières de bouger, il peut également se soustraire à la prison de ses sentiments.
L’expression de ceux ci est directement liée au corps, chaque émotion provoque une attitude corporelle particulière souvent infime mais très précise.
Or au théâtre nous avons à exprimer des émotions que nous ne ressentons pas forcément, voire que nous n’avons jamais ressenties. Si l’acteur n’a pas fait le travail d’observation très pointu qui consiste à décortiquer la traduction corporelle de chaque émotion, il va très souvent se perdre dans des attitudes stéréotypées.
L’animal nous offre alors la distance nécessaire pour observer le mouvement de l’émotion, sans l’affect personnel. Le masque est alors d’une aide précieuse  pour trouver la nature propre du chat, de l’oiseau...
Ainsi ce jeune homme qui n’arrivait pas à jouer la puissance supérieure d’un roi, a immédiatement trouvé l’attitude juste en pratiquant le masque du lion.
Le règne animal est infini dans sa gestuelle et dans ses comportements voilà donc un champ d’exploration qui peut durer longtemps.

lundi 4 mars 2013

Stage à L'UCCA


Nouvelles expériences Chinoises


Après plus d’un an d’absence voilà  quelques informations sur mes activités masquées. L’an dernier j'ai passé plusieurs mois en Chine, pour travailler avec un metteur en scène Pékinois  sur un spectacle. Cela n’a pas abouti car il après une semaine de travail avec ses comédiens il s’est rendu compte que le masque n’était  pas un accessoire mais un élément constitutif de l'écriture théâtrale.  Faute de pouvoir réécrire le texte et toute sa conception du spectacle il a renoncé à utiliser mes masques.






J’ai pu donner à Beijing des stages de formation et collaborer avec une école qui crée son enseignement  exclusivement autour de théâtre. 



      












J’ai également eu une très belle expérience dans le Yunnan avec un groupe de chercheurs sur la culture Naxis.  Cette  ethnie a été formée par les guerriers venus de Mongolie avec les armées de Gengis Khan. Restée isolée dans les contreforts de l’Himalaya elle a créé un syncrétisme entre les religions primitives du Tibet et des ethnies locales. Société matriarcale pendant des siècles, très peu sinisée elle a conservé jusqu’à la révolution de 1949 une grande partie de ses croyances et de ses coutumes. Aujourd’hui elle ne représente plus que 250 000 personnes, la plupart dans son ancienne capitale Lijiang.
Grace à un système d’écriture hiéroglyphique encore pratiquée par les prêtres Dongbas,  aujourd'hui les scientifiques traduisent en mandarin  ces légendes et coutumes riches  d’un passé préservé. Hélas leur visibilité est restreinte aussi ces chercheurs ont vite compris l'intérêt de mise en espace dramatique de leurs héritage.
J'ai créé des masques en m'inspirant de leur iconographie car je n'avais pas assez de temps pour les former à la fabrication de masque de qualité suffisante.Et nous avons mis en scène une de leur légende fondatrice.


Nous avons joué dans un parc  à Lijiang en juin 2012. Il aurait fallu allé plus loin ils étaient demandeur mais je me suis heurté au fait politique. Les minorités sont certes reconnues par les autorités et même appréciées pour leur "valeur touristiques" mais il ne faut pas trop en demandé...