vendredi 26 février 2010

Le masque et le comédien !

Je viens de terminer un stage avec de jeunes comédiens dromois très motivés. Chacun a sacrifié  deux jours de vacances pour faire du théâtre autrement. A l'aide de divers exercices nous avons exploré ensemble avec des masques neutres le mystère de la présence sur scène. Pourquoi regarde-t-on celui-ci pendant que la personne à coté passe inaperçu ? Vous pensez bien qu'il n'y a pas de recette, cependant il y a toujours des raisons que nous pouvons observer.
Nous avons ensuite travaillé sur la notion de tension dramatique. Qu'est ce qui crée l'intensité d'une action sur scène ? Ceci est déjà plus tangible et pourtant j'ai l'impression de ne pas m'être fait comprendre.

Je m'interroge toujours sur la pédagogie théâtrale ! Qu'est ce qu'un jeune cherche en faisant du théâtre, de quoi a-t-il besoin et que puis je lui apporter !
Car il y a une contradiction apparente entre ce qu'il demande en surface et ce dont il a besoin en réalité. Il veut avant tout se montrer, être reconnu comme individu de qualité et pouvoir exprimer des sentiments qui le débordent, pour répondre à son besoin aujourd'hui il a très souvent l'image artificielle que lui donne la télé, l'image d'un vedettariat facile qui serait basé sur la chance.
Or le théâtre est tout autre chose. Comment dés lors faire passer le message que se valoriser a son point de départ dans la connaissance de soi, suivi d'une pratique assidue  de l'expression qui utilise le corps.  Le corps malléable comme un outil performant dans l'authenticité. J'ai bien vu que certains des participants pressentaient tout cela mais pas tous. Est ce une question d'âge, de maturité, de société ou mon propos n'était-il pas adapté à leur transmettre ce message ? là est la question.
 Dans un laps de temps aussi court, je ne peux donner un véritable apprentissage  je ne peux que  faire toucher du doigt les enjeux du spectacle. Mais est ce une question que se posent les jeunes ?

1 commentaire:

  1. Bonjour et bravo pour votre blog qui nourrit régulièrement ma réflexion.
    Pour enseigner pour ma part le théâtre à des enfants, des adolescents et des adultes, la question pédagogique du théâtre souvent se pose à moi comme la question de l'humain, de l'humain en soi, de la part d'humanité de chacun. Pratiquer le théâtre, en amateur comme en professionnel, exige ce voyage vers soi et vers l'humanité de l'autre, du partenaire ou de la collectivité. En cela, il s'agit d'un art très particulier dont on ne sort pas "identique", intact mais différent, grandi.
    C'est, il me semble, cette dimension humaine qui est pressentie souvent chez l'amateur sans qu'il puisse s'en douter, car cette dimension philanthropique ne se révèle que dans le rapport à l'autre, et en cela dépasse la démarche individuelle.

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