Mon dernier stage de février en Ardèche portait sur le travail du
masque animal.
Pourquoi ramper comme un serpent, sauter comme un cabri ou faire
le gros dos comme un chat , caqueter comme une poule?
Nous avons passé l’âge de ces jeux enfantins !
Eh bien non, il y a beaucoup d’avantage à jouer les animaux.
Tout d’abord il libère le corps de l’acteur, le délie et lui donne
l’opportunité de se comporter d’une autre manière que les convenances et lui
redonne sa liberté d’action. Ainsi la souplesse se développe et la gestuelle
trouve de nouveau champs d’exploration.
Mais ce n’est pas tout, indépendamment du fait que l’acteur
explore de nouvelles manières de bouger, il peut également se soustraire à la
prison de ses sentiments.
L’expression de ceux ci est directement liée au corps, chaque
émotion provoque une attitude corporelle particulière souvent infime mais très
précise.
Or au théâtre nous avons à exprimer des émotions que nous ne
ressentons pas forcément, voire que nous n’avons jamais ressenties. Si l’acteur
n’a pas fait le travail d’observation très pointu qui consiste à décortiquer la
traduction corporelle de chaque émotion, il va très souvent se perdre dans des
attitudes stéréotypées.
L’animal nous offre alors la distance nécessaire pour observer le
mouvement de l’émotion, sans l’affect personnel. Le masque est alors d’une aide
précieuse pour trouver la nature propre
du chat, de l’oiseau...
Ainsi ce jeune homme qui n’arrivait pas à jouer la puissance
supérieure d’un roi, a immédiatement trouvé l’attitude juste en pratiquant le
masque du lion.
Le règne animal est infini dans sa gestuelle et dans ses
comportements voilà donc un champ d’exploration qui peut durer longtemps.
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